Usage des écrans de protection contre le Covid-19 de type plexiglas et la gestion des déchets qui en découlent
Question n° 16214 adressée à Mme la ministre de la transition écologique et solidaire
À publier le : 21/05/2020
Texte de la question :
Mme Françoise Laborde attire l'attention de Mme la ministre de la transition écologique et solidaire sur l'utilisation généralisée d'écrans de protection contre le Covid-19 en plexiglas. Avec la sortie du confinement et la réouverture de tous les commerces, de nouveaux usages de matériaux de protection des salariés et des usagers, tels que les écrans de protection en Plexiglas, se généralisent pour limiter la proximité entre les personnes et leur contamination par le coronavirus. L'émergence du plastique comme matériau indispensable à la protection dans cette crise remet en cause tous les efforts déployés avant la crise au niveau national et international pour en interdire l'usage, comme le prévoit le pacte plastique européen signé début mars 2020. Avec la pandémie du coronavirus, on constate que l'usage de panneaux de protection en plexiglas séparant les professionnels et leur clientèle va se banaliser : caisses de supermarchés, pharmacies, guichets des services publics, mairies, lieux d'accueil, restaurants, cafés, et même sur les plages.
La gestion de la crise sanitaire implique de se préoccuper aussi des retombées de ces pratiques, y compris en termes environnementaux. La question de la gestion des centaines de tonnes de déchets plastiques qui vont en découler se pose. Des procédures doivent être développées, dès maintenant, pour éviter de nouvelles pollutions des écosystèmes et contribuer à la lutte contre les pollutions plastiques.
En effet, le plexiglas utilisé pour concevoir ces écrans de protection contient des substances hautement toxiques. Il est fabriqué à base de méthacrylate, réputé flexible, incassable et résistant. Mais, il contient du propylène, issu de pétrole raffiné, ainsi que des additifs chimiques retardateurs de flamme et autres filtres solaires, parmi lesquels des benzotriazoles. Ces substances sont très contaminantes et persistantes dans l'environnement. Il a été prouvé qu'elles s'accumulent dans les organismes vivants, pouvant conduire à des effets nocifs comme des dommages neurologiques, des perturbations endocriniennes ou des cancers.
C'est pourquoi elle lui demande de mettre en place, de toute urgence, un protocole de récupération de ces matériaux une fois usagés et de traitement de ces déchets. Elle s'inquiète du devenir de ces matériels de protection en plexiglas, une fois usagés durant la crise sanitaire et après.
Elle voudrait savoir, en conséquence, quelles mesures le Gouvernement compte engager, d'une part, pour assurer un traitement certifié sans faille de ces déchets, en France et, d'autre part, pour soutenir un effort industriel afin de développer des produits alternatifs aux plastiques, à base d'additifs chimiques moins polluants.