Avenir de la gynécologie médicale

2013/6/27 - Question écrite n° 07090 de Mme Françoise Laborde (Haute-Garonne - RDSE) qui attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur le manque de spécialistes de gynécologie médicale.

Ces praticiens prennent en charge les problèmes gynécologiques médicaux tout au long de la vie des femmes, en dehors de la grossesse. Leurs principales missions sont la promotion et l'éducation à la contraception, la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles, la prise en charge médicale des troubles gynécologiques de l'après-cinquantaine, ainsi que tout un travail de prévention et de dépistage, notamment des cancers du col de l'utérus et du sein.
Du fait de la suppression de cette spécialité entre 1987 et 2003 et du faible numerus clausus depuis son rétablissement, on assiste à une diminution inquiétante du nombre de praticiens et à leur vieillissement.
Lors de la séance de questions cribles thématiques du Sénat du 14 février 2013, tout comme dans ses réponses aux parlementaires ayant déposé des questions écrites, la ministre a assuré que le Gouvernement souhaitait « garantir aux Françaises la possibilité d'accéder à un gynécologue médical quand elles le souhaitent ». Parmi les principales mesures annoncées figurent la consolidation du diplôme d'études spécialisées de gynécologie médicale, la signature de 1 500 contrats d'engagements de service public d'ici à 2017, et l'annonce de l'attribution de trente-cinq postes d'internes à la gynécologie médicale, pour l'année universitaire 2013-2014.
La gynécologie médicale est une spécificité française, issue notamment de l'action du professeur Albert Netter. Elle contribue à faire de notre pays l'un de ceux où l'espérance de vie des femmes est la plus élevée dans le monde. Nos compatriotes y sont attachées.
Alors que le Gouvernement s'apprête à publier les nominations à l'examen classant national, elle constate l'effort consenti. Cependant, elle s'interroge sur la capacité de ce dernier à répondre à l'accroissement de la demande de soins en matière de gynécologie médicale et à assurer le renouvellement de cette profession. C'est pourquoi elle lui demande de réévaluer le nombre de postes offerts à la gynécologie médicale, afin de parvenir à l'objectif que s'est assigné le Gouvernement en matière d'accès aux soins pour les femmes, sur l'ensemble du territoire.


2013/09/26 - Réponse du Ministère des affaires sociales et de la santé

Le Gouvernement attache une grande importance au maintien de la profession de gynécologie médicale. En effet, la santé des femmes est une priorité majeure. Les femmes sont attachées à consulter un gynécologue médical. Une enquête publiée en mars 2010 a d'ailleurs démontré que sur un échantillon de 3 000 femmes, 93 % des femmes interrogées souhaitent être suivies par un gynécologue médical pour ses compétences et 60 % parce qu'elles lui font confiance. Plus de 60 % des femmes consultent une fois par an. Le Gouvernement souhaite donc garantir aux Françaises la possibilité d'accéder à un gynécologue médical quand elles le souhaitent. Ainsi, plusieurs réponses ont été apportées concernant la situation démographique de la profession de gynécologue médical. La première mesure est de consolider le DES de gynécologie médicale en tant que spécialité médicale à part entière : le projet de décret qui visait à rendre automatique l'agrément pour la gynécologie médicale des services de gynécologie obstétrique a été retiré. Le nombre de postes offerts à l'issue des épreuves classantes nationales en gynécologie médicale a été porté de 122 entre 2011 et 2015 à 224 entre 2013 et 2017. Dès 2013, le nombre de postes à l'ECN sera de 41, afin de prendre en compte les capacités de formation des centres hospitaliers universitaires (CHU). Enfin, pour permettre une répartition plus équilibrée de ces professionnels, le Gouvernement s'est engagé sur la signature de 1 500 contrats d'engagements de service public d'ici 2017 : les bénéficiaires de ce contrat s'engagent à exercer leurs fonctions, à compter de la fin de leur formation, dans des lieux d'exercice spécifiques proposés dans des zones où la continuité des soins fait défaut pour une durée minimale équivalente à celle correspondant au versement de l'allocation (avec un engagement minimum de deux ans). Ce dispositif a été conçu dans le but de renforcer l'offre de soins de premier recours sur le territoire ; il offre donc la possibilité d'accompagner très tôt les étudiants en médecine qui souhaitent s'orienter vers la gynécologie médicale.